Libre opinion - Comment défendre l'indéfendable !
Dans Le Devoir du 30 janvier dernier, je proposais de débattre sobrement de l'enjeu du partage de la richesse provenant de l'exploitation des ressources naturelles du Québec. Mon texte invitait à une discussion sans hystérie de ces enjeux cruciaux pour le Québec; il ne comportait aucune attaque personnelle ni ne visait aucune entreprise en particulier.
Voilà que, malheureusement, Bryan Coates, directeur financier de la société Osisko, exploitant de la mine d'or à Malartic, commet un texte dans Le Devoir du 9 février en réponse au mien. Il tente de défendre l'indéfendable par des attaques ad hominem (ce qui est une forme d'hystérie par ailleurs) et par un persiflage de mauvais goût, indigne d'une discussion de cette importance. Son texte repose sur un alignement étonnant de sophismes que les limites d'espace d'un texte pour un journal m'empêchent de pleinement débusquer.
À force de multiplier les demi-vérités, on en arrive à des seizièmes de vérité, ce qui n'est pas loin d'un mensonge. Ai-je écrit que le secteur ne comportait pas de risques? Ai-je fait l'affirmation stupide selon laquelle un rendement de 2,5 % était approprié? Seul un mauvais lecteur, ou un lecteur malicieux, peut m'affubler de telles opinions.
Jamais son texte ne tente de répondre à la question fondamentale: quel est un taux de rendement approprié pour un investissement dans le secteur minier, compte tenu des risques? Les propriétaires de la ressource, les citoyens du Québec, ont-ils droit de bénéficier pleinement de la flambée des prix des minerais? Allons sur le fond des choses en examinant les propos du directeur financier d'Osisko à la lumière du rendement attendu de la mine de Malartic.
En mai 2010, dans un mémoire déposé devant l'Assemblée nationale du Québec, Osisko présentait des données financières sur la base du prix de l'or à 775 $ l'once; selon la nouvelle politique de droits miniers annoncée au budget de 2010, les droits miniers pour la mine de Malartic passent de 68 à 88 millions de dollars. Alors que la nouvelle loi québécoise stipule que des droits miniers de 16 % sur les profits devront être versés à compter du 1er janvier 2012, on constate que pour des profits nets estimés à 1,515 milliard, les droits miniers ne représentent que 5,8 % de ces profits. Il faut comprendre que «profits» aux fins de droits miniers prend un sens particulier.
On constate également que tous les gouvernements ensemble reçoivent 29,2 % des profits, ce qui est loin des 43 % qu'avance M. Coates (et tous les défendeurs du système actuel); ces 43 % (ou plus exactement 41 %) proviennent d'une étude des fiscalistes PriceWaterhouseCoopers pour montrer les variations de la fiscalité d'une province à l'autre. Pour ce faire, ils ont construit un exemple hypothétique d'une mine d'or qu'ils ont soumis aux règles fiscales des diverses provinces. Or, pour cet exemple, on trouve qu'une telle mine située au Québec aurait payé 41 % de ses profits en impôts aux deux ordres de gouvernement, mais, on ne le mentionne jamais, cette mine aurait réalisé un taux de rendement interne (TRI) de 71,4 %; en effet, en Ontario, la même mine aurait réalisé un TRI de 78,2 %. S'il faut croire tous les bureaucrates de l'industrie minière, aucun investisseur ne serait intéressé par un rendement de 71,4 % pour exploiter une mine d'or au Québec!
Osisko nous informait également qu'au prix de 775 $ l'once d'or, le taux de rendement interne (TRI) était estimé à 22,2 % (avant taxes et tout effet de levier financier). La société Osisko semblait très heureuse de ce rendement de 22,2 %! C'est justement de cet exemple que vient mon affirmation que des rendements de 20 % à 30 % seraient attrayants pour les investisseurs dans ce secteur! [...]
Les choses ont-elles tellement changé depuis qu'Osisko tenait ce propos aux investisseurs potentiels? Sur le site Web de la société, on proclame encore: «Bas coûts de production au Canada, la meilleure juridiction minière au monde»; «6 années du premier trou de forage à la production commerciale»; «Accroissement de la production dans un marché de l'or très favorable» (Présentation d'entreprise, Osisko, janvier 2012).
Voilà donc les assises pour ma position sur les redevances et les rendements appropriés dans ce secteur aux conditions actuelles du marché. J'aurais espéré que le directeur financier d'Osisko appuie son argument en nous informant du rendement attendu par la mine Malartic et en démontrant aux Québécois que ce rendement représente un partage équitable des bénéfices.
Ce qui est étonnant, c'est que tous ces mauvais avocats de la cause des minières ne se rendent pas compte que le modèle que je propose ajuste les redevances au prix du marché du minerai à la baisse comme à la hausse ainsi qu'aux coûts véritables de leur exploitation puisque je cherche à récompenser suffisamment (mais pas plus) les investisseurs dans ce secteur tout en protégeant les intérêts des véritables propriétaires de ces ressources non renouvelables, les Québécois.
***
Yvan Allaire - Professeur émérite de stratégie à l'UQAM
Voilà que, malheureusement, Bryan Coates, directeur financier de la société Osisko, exploitant de la mine d'or à Malartic, commet un texte dans Le Devoir du 9 février en réponse au mien. Il tente de défendre l'indéfendable par des attaques ad hominem (ce qui est une forme d'hystérie par ailleurs) et par un persiflage de mauvais goût, indigne d'une discussion de cette importance. Son texte repose sur un alignement étonnant de sophismes que les limites d'espace d'un texte pour un journal m'empêchent de pleinement débusquer.
À force de multiplier les demi-vérités, on en arrive à des seizièmes de vérité, ce qui n'est pas loin d'un mensonge. Ai-je écrit que le secteur ne comportait pas de risques? Ai-je fait l'affirmation stupide selon laquelle un rendement de 2,5 % était approprié? Seul un mauvais lecteur, ou un lecteur malicieux, peut m'affubler de telles opinions.
Jamais son texte ne tente de répondre à la question fondamentale: quel est un taux de rendement approprié pour un investissement dans le secteur minier, compte tenu des risques? Les propriétaires de la ressource, les citoyens du Québec, ont-ils droit de bénéficier pleinement de la flambée des prix des minerais? Allons sur le fond des choses en examinant les propos du directeur financier d'Osisko à la lumière du rendement attendu de la mine de Malartic.
En mai 2010, dans un mémoire déposé devant l'Assemblée nationale du Québec, Osisko présentait des données financières sur la base du prix de l'or à 775 $ l'once; selon la nouvelle politique de droits miniers annoncée au budget de 2010, les droits miniers pour la mine de Malartic passent de 68 à 88 millions de dollars. Alors que la nouvelle loi québécoise stipule que des droits miniers de 16 % sur les profits devront être versés à compter du 1er janvier 2012, on constate que pour des profits nets estimés à 1,515 milliard, les droits miniers ne représentent que 5,8 % de ces profits. Il faut comprendre que «profits» aux fins de droits miniers prend un sens particulier.
On constate également que tous les gouvernements ensemble reçoivent 29,2 % des profits, ce qui est loin des 43 % qu'avance M. Coates (et tous les défendeurs du système actuel); ces 43 % (ou plus exactement 41 %) proviennent d'une étude des fiscalistes PriceWaterhouseCoopers pour montrer les variations de la fiscalité d'une province à l'autre. Pour ce faire, ils ont construit un exemple hypothétique d'une mine d'or qu'ils ont soumis aux règles fiscales des diverses provinces. Or, pour cet exemple, on trouve qu'une telle mine située au Québec aurait payé 41 % de ses profits en impôts aux deux ordres de gouvernement, mais, on ne le mentionne jamais, cette mine aurait réalisé un taux de rendement interne (TRI) de 71,4 %; en effet, en Ontario, la même mine aurait réalisé un TRI de 78,2 %. S'il faut croire tous les bureaucrates de l'industrie minière, aucun investisseur ne serait intéressé par un rendement de 71,4 % pour exploiter une mine d'or au Québec!
Osisko nous informait également qu'au prix de 775 $ l'once d'or, le taux de rendement interne (TRI) était estimé à 22,2 % (avant taxes et tout effet de levier financier). La société Osisko semblait très heureuse de ce rendement de 22,2 %! C'est justement de cet exemple que vient mon affirmation que des rendements de 20 % à 30 % seraient attrayants pour les investisseurs dans ce secteur! [...]
Les choses ont-elles tellement changé depuis qu'Osisko tenait ce propos aux investisseurs potentiels? Sur le site Web de la société, on proclame encore: «Bas coûts de production au Canada, la meilleure juridiction minière au monde»; «6 années du premier trou de forage à la production commerciale»; «Accroissement de la production dans un marché de l'or très favorable» (Présentation d'entreprise, Osisko, janvier 2012).
Voilà donc les assises pour ma position sur les redevances et les rendements appropriés dans ce secteur aux conditions actuelles du marché. J'aurais espéré que le directeur financier d'Osisko appuie son argument en nous informant du rendement attendu par la mine Malartic et en démontrant aux Québécois que ce rendement représente un partage équitable des bénéfices.
Ce qui est étonnant, c'est que tous ces mauvais avocats de la cause des minières ne se rendent pas compte que le modèle que je propose ajuste les redevances au prix du marché du minerai à la baisse comme à la hausse ainsi qu'aux coûts véritables de leur exploitation puisque je cherche à récompenser suffisamment (mais pas plus) les investisseurs dans ce secteur tout en protégeant les intérêts des véritables propriétaires de ces ressources non renouvelables, les Québécois.
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Yvan Allaire - Professeur émérite de stratégie à l'UQAM
Iar răspunsul este un "nu" fără drept de apel. Falconbridge va deveni proprietatea unui conglomerat anglo-elveţian iar Inco va fi înghiţit de o societate braziliană!
Suntem în acelaşi punct. O nouă formă de capitalism trebuie să răsară de pe ruinele capitalismului financiar; acest capitalism va fi unul al producătorilor, un capitalism care îndeamnă întreprinderile să gândească pe termen lung, să restabilească în cadrul întreprinderilor o loialitate reciprocă între conducere şi angajaţi, o mai mare echitate salarială, un sentiment de a fi cu toţii în aceeaşi barcă. Acest capitalism îi va recompensa pe cei care contribuie într-adevăr la bunăstarea economică a societăţii. Acest capitalism va rezerva agenţilor financiari rolul modest care le revine. Speculatorii de toate felurile vor fi îngrădiţi prin reglementări strânse; casele de pensii nu vor mai putea susţine din imensele lor fonduri activităţile acestor speculatori.
Mizând pe o relaţie durabilă, pe o loialitate reciprocă şi investind în formarea şi dezvoltarea personalului, compania acumula cu timpul o sumă considerabilă de abilităţi, de cunoştinţe şi de experienţe care constituiau preţioase active intangibile, aparţinând la propriu întreprinderii. Aceste active erau surse de avantaje concurenţiale durabile. Pe bună dreptate, pentru că aceste active există în minţile unui personal esenţialmente inamovibil.
În acelaşi timp, presiunea pieţelor financiare asupra conducătorilor de corporaţii sporeşte; acţionarii nerăbdători vor randamente rapide; deceniul 1980-1990 marchează sfârşitul modelului "loialităţii reciproce" sau al "părţilor implicate" şi înlocuirea lui cu modelul "maximizării valorii pentru acţionari". Fondurile instituţionale sunt acţionari majoritari ai marilor corporaţii şi vor să fie tratate ca proprietari ai lor.
Această carte atacă dur sistemul financiar şi pe unii dintre operatorii care îl populează. Noi credem, şi vom încerca să demonstrăm aceasta, că economiile noastre, în primul rând aceea a Statelor Unite, au fost împinse treptat către o formă de capitalism în care pieţele financiare domină, fac legea şi îşi impun voinţa în faţa companiilor. Afirmăm că această evoluţie nefastă este cauza fundamentală a crizelor şi eşecurilor financiare repetate din ultimii douăzeci de ani. Propunem reforme care, în opinia noastră, ar retrimite finanţele spre locul modest care ar trebui să le fie rezervat şi ar readuce în companii o gestiune pe termen lung şi un oarecare nivel de loialitate, de încredere reciprocă şi de solidaritate esenţiale pentru buna funcţionare a oricărei forme de organizare umană.
Rău a făcut! Puternicul trio Robert Rubin, secretar la Trezorerie (tot el!), Arthur Leavitt, pe atunci preşedinte al Securities and Exhange Commission (SEC - Comisia de Valori Mobiliare), şi Alan Greenspan, pe atunci preşedinte al Băncii federale americane, a trecut la acţiune pentru a sugruma în faşă această încercare de reglementare. Doamna Born şi-a părăsit postul, pentru că mandatul nu i-a mai fost reînnoit de preşedintele Clinton. Documentul ei a fost dat uitării. Produsele derivate extrabursiere nu aveau să fie reglementate.